lundi 3 août 2009

Eclosion du projet

Après avoir vécu longtemps en ville, à Paris, puis à Bruxelles, après avoir fait des études de commerce, travaillé comme manager dans une boîte informatique, puis passé 6 années à la Commission Européenne comme gestionnaire de projet, je me suis rendu compte que la vie que je menais ne me satisfaisait pas.

Certes, je gagnais bien ma vie, j'avais un bel appartement, de très bons amis et un certain confort de vie que beaucoup m'enviaient.
Mais il me manquait quelque chose de bien plus grand que tout cela. Et faire du shopping un jour sur 2 semblait ne pas m'aider beaucoup à combler ce manque.
J'étais stressée, angoissée, je me sentais vide.

Les moments où j'allais me détendre dans la campagne Normande où j'avais grandi, ou dans la nature vivifiante du Finistère, me remplissaient instantanément et me ressourçaient sans que je n'aie rien à faire.
Partager des moments en famille, marcher dehors, humer l'air frais. Il ne m'en fallait pas plus pour être requinquée!
Seulement, le régime 1 semaine de ressourcement / 5 mois de travail dans un bureau, ne me convenait plus!

Il me fallait plus de vert, plus de nature, plus de simplicité!!

Je décidai donc de participer en tant que bénévole au travail de 2 associations Bruxelloises pour l'environnement. "Nature&Progrès" qui s'efforce jour après jour de diffuser un maximum d'informations sur l'écologie, le bio et la recherche de l'harmonie Homme/Nature et "Le début des Haricots", qui agit directement sur le terrain à Bruxelles en sensibilisant les enfants à la pollution, en mettant en place des potagers communautaires urbains et en aidant à la mise en place de GAS (Groupement d'Achat Solidaires).
Cela me permit d'en connaître un peu plus sur le phénomène "bio-écolo-agro-yourte", et d'être un peu plus au fait de ce qui se faisait déjà.
C'est également à cette période que j'ai découvert les oeuvres de Pierre Rabhi, grande figure de l'agro-écologie, qui est devenu par la suite mon maître-penseur.

Pendant un temps, donc, je fis pousser des tomates, des néfliers et des herbes aromatiques dans mon appartement, et je participai activement aux activités de ces deux associations. Je mettais la main à la patte une fois par semaine dans le jardin collectif de la rue Gray et suivais aussi souvent que possible le cours de jardinage du dimanche.

Mais encore une fois, cela n'était pas assez. J'avais l'impression de cultiver un potager dans une boîte d'allumettes. Je sentais bien qu'il me fallait quelque chose de plus grand encore.

J'optais donc pour 2 semaines de bénévolat en Ardèche chez Terre & Humanisme, l'une des associations créées par Pierre Rabhi, qui a pour but de transmettre les connaissances en agro-écologie dans un endroit superbe, à la fois lieu de vie, d'apprentissage et témoignage de ce qu'il est possible de faire en matière d'écologie, de culture, de phyto-épuration, de construction écologique, etc.

Une belle expérience qui me fît réaliser que faire pousser des tomates-cerises sur mon balcon bruxellois avec vue sur le goudron et effluves de CO², n'était pas vraiment un rêve accompli.
J'avais envie d'être un maillon actif à une prise de conscience planétaire et surtout de vivre autrement pour mon bien-être personnel.

Le hazard faisant bien les choses, je rencontrai Carla, jeune femme péruvienne, qui était en train de monter un projet magnifique. La création d'un éco-village en Amazonie Péruvienne. Son objectif étant de créer un lieu de vie écologique qui soit à la fois lieu de démonstration, de sensibilisation, de protection de la fôret primitive, d'échange artisanal et culturel. Un projet ambitieux auquel j'étais déterminée à participer.

La fin de mon contrat à la Commission Européenne arrivant, et n'ayant aucune envie de continuer à me perdre dans les méandres de l'administration Européenne, je décidai de ne pas donner suite aux opportunités "européennes" qui m'étaient présentées.
Je préparai mon sac-à-dos et partis pour 2 mois et demi au Pérou, direction Contamana pour aider au démarrage du projet de Carla.
Malheureusement, les conditions ne furent pas réunies pour que le projet se mette en place à ce moment-là, et je finis par visiter le Pérou et ses splendeurs en laissant derrière moi le projet amazonien.

Je sais aujourd'hui que rien n'arrive par hazard et que ce qui peut vous apparaître "déception" un jourr devient "opportunité" le lendemain.

Je rentrai à Bruxelles, les yeux pleins de belles images, mais n'ayant plus de projet.
Comment donc allai-je pouvoir vivre, en harmonie avec la nature, en paix avec moi-même et avec le monde, suivant des principes humanistes, où l'être humain trouve sa place, loin de la ville, loin des ordinateurs, loin de la course au temps et à l'argent?

C'est après une petite période de végétation intensive, d'auto-questionnement, de lectures et d'échanges humains que me vint la réponse.

J'allais moi-même créer ce lieu quelque part...

Ce lieu où je pourrais vivre, les pieds nus foulant la terre, cueillant les fruits dans les arbres, récoltant les légumes, carressant avec amour les troncs des arbres, remerciant chaque jour la vie de m'avoir donné un morceau d'elle-même que je puisse faire fructifier.
Un lieu de bien-être, de ressourcement, un lieu de vie, et de travail de la terre, un lieu d'échange et de transmission, un lieu de production de produits naturels.

C'est donc ce que je me prépare à faire aujourd'hui... Et ce lieu pas encore bien défini, s'appellera l'Oasis des Néfliers, en hommage à ces gros noyaux plantés sans trop y croire, un jour dans mon appartement Bruxellois, et qui sont maintenant 3 belles plantes qui attendent avec impatience le lieu de leur futur épanouissement.

1 commentaire:

Anaïs et Céd a dit…

Je découvre ce blog, par hasard, je m'en vais le découvrir... Félicitations pour ce magnifique projet.