vendredi 4 septembre 2009

Que savez-vous encore faire pour vous?

La génération pas si ancienne de nos grands-parents avait encore ce bon-sens et cet héritage traditionnel de connaissances pratiques ((se nourir, construire son habitat, faire son pain, s'habiller, élever quelques petits animaux, fabriquer des ustensiles de travail, réutiliser, recycler, etc.), que nos parents, nous-mêmes, nos petits-frères et nos enfants ont totalement oublié.

Non pas que la mémoire nous manque...

Simplement que le monde moderne, nos sociétés occidentales, les pays que l'on dit "développés" ont tellement inové, inventé, automatisé, industrialisé, standardisé, "massifié", que nous n'avons plus ni le temps, ni l'envie, ni, en réalité, la nécessité d'apprendre toutes ces choses.
Il nous suffit aujourd'hui de travailler, de gagner de l'argent, d'aller au supermarché acheter du tout-prêt, de réchauffer au micro-ondes et de manger.
L'ordinateur, l'hypermarché, le promoteur immobilier, l'industrie alimentaire, pharmaceutique, les transports de plus en plus performants, etc. font tout à votre place. Et c'est bien ça le progrès!

Tout est prêt à l'emploi et tellement simple!
Il vous suffit de payer la facture, de passer votre carte de crédit dans la petite machine, ou même de quelques clics pour que vos besoins primaires soient satisfaits et bien davantage d'ailleurs.

Finalement vous donnez votre temps à des personnes contre de l'argent, argent qui vous permet de payer d'autres personnes à faire les choses pour vous.

Reste-t-il encore des choses que vous fassiez par vous-mêmes, pour vous-mêmes?

Tout est dévié, décentré, délocalisé. Nous vivons en dehors de nous-mêmes, et pour que cela fonctionne, nous sommes comme sous perfusion.
Nos besoins vitaux sont TOUS non seulement produits mais carrément détenus par d'autres. Qu'ils soient des multinationales ou des petits commerces, peu importe, le résultat est qu'aujourd'hui, si une grande panne de courant mondiale* arrivait, que le pétrole s'épuisait ou qu'une crise généralisée faisait s'effondrer le système monétaire, la société que nous connaissons fondrait comme neige au soleil.

Combien d'entre nous survivraient?

Moi qui ne crois plus en l'invincibilité du système dans lequel nous vivons, non seulement parce qu'il est trop inégal pour être viable, trop superficiel pour être durable mais aussi trop déconnecté de la logique naturelle pour être acceptable, je veux être parmi les survivants.

Se réapproprier les savoir-faires de base pour retrouver notre liberté et assurer notre survie, c'est dans ce but que j'ai souhaité troquer ma vie citadine bien confortable mais trop précaire et trop dépendante, pour une vie à la campagne plus autonome et plus durable.
Certes le "confort à écran plat" et la "facilité en un seul clic" ne seront peut-être pas au rendez-vous. Mais j'aurai l'assurance de ma survie et de celle de mes enfants, accompagnée de l'intense plaisir de déguster les légumes frais cueillis au petit matin dans mon potager et de voir autour de moi le cycle naturel de la vie qui déploie ses couleurs à l'infini.

Ce n'est pas un dogme, pas une lubie, pas une religion, pas une pensée que je souhaiterais imposer.
C'est un choix de vie, une croyance personnelle, un désir profond.


* Lecture recommandée: "Ravage" de Barjavel

1 commentaire:

Emma a dit…

En lisant ton post c'est effectivement à Ravage que j'ai pensé, avant même tes tout derniers mots. On y pense de temps en temps...
J'espère que tu vas bien, bises depuis Bxl!
Manue