samedi 26 septembre 2009

Jours 18, 19 & 20

Le vendredi, j'ai continué à travailler à la Bioconstruction: nettoyage du sol et application d'une couche (plâtre et sable) sur le toît.

Et nous voici samedi. Cette semaine nous avons avancé le jour libre. Je suis à Tarragone pour quelques courses, une petite visite toursitique et un peu d'internet.

Demain, j'irai visiter l'éco-village de Siurana et les environs de la vallée de Montsant..

Bon WE à tous!

Et voilà nos petites chicorées qui pointent le bout de leur nez!

Jour 17 - Récolte des amandes et du maïs et déménagement

Une journée très chaude mais superbe.

Matinée de récolte des amandes sur les quelques 2 amandiers.












Le midi, pic-nic au bord du lac et baignade.


Et l'après-midi, récolte du maïs.


Ensuite je me suis installée dans la caravane. Besoin de mon espace, de mes nuits tranquilles et surtout de me séparer un peu du groupe. Je commençais à devenir susceptible et agressive, il fallait que je retrouve mon rythme et mon énergie.
Plus haut dans le terrain se toruve une caravane, vielle mais encore vivable, avec 2 lits et quelques petits meubles de rangement. Je me suis bien installée et je me sens déjà mieux, un peu d'air me fait du bien. D'ici j'ai une vue absolument fabuleuse sur le coucher de soleil et la nuit étoilée et je peux entendre le doux chant des hiboux au creux de la nuit.

Jour 16 - Bioconstruction et Tofu


Aujourd'hui, journée très intéressante pour moi. J'ai participé à la construction du dôme en bois et plâtre, j'ai pu voir comment s'appliquent les différentes couches de matières de façon à arriver à une construction solide et durable.
L'avantage de ce genre de constructions, c'est qu'on peut les faire soi-même, qu'elles ne demandent pas un savoir-faire démesuré et qu'elles s'intègrent joliment dans le paysage.



L'après-midi, Ô bonheur! Nous avons appris à fabriquer notre propre lait de soja et du Tofu. C'est en réalité très simple et du coup peu coûteux! Et en plus, c'est sublimement bon!
Allez, je vous offre la recette:
* Faire tremper une nuit 4 tasses de graines soja (celles qui ressemblent à des pois-chciches) avec 4 tasses d'eau.
* Le lendemain, masser les grains dans l'eau, de façon à leur ôter la peau (c'est la partie indigeste des légumineuses)
* Mixer les grains avec un peu d'eau pour obtenir une pâte de la consistence d'une purée un peu liquide.
* Mettre le mélange dans une grande casserole et ajouter 5 à 6 litres d'eau
* Mettre sur feu moyen et mélanger jusqu'à ébullition. Restez à côté, parce que c'est comme le lait, ça monte subitement!
* Laisser au chaud pendant quelques heures, soit dans un four à 80°, soit dans ce qu'on appelle ici une "caja caliente" (il s'agit dun panier rempli de couvertures et de coussins dans lequel on place la casserole fermée pour que le contenu continue de chauffer à la température à laquelle on l'a mise.)
* Dans un petit récipent, dissoudre 4 cuillers à café de Nigari (sel d'algues japonais) dans un peu d'eau
* Filtrer le contenu de la casserole dans une passoire avec une gaze fine et bien presser pour faire sortir tout le jus. Ce jus, c'est le lait de soja, dont vous pouvez mettre de côté au frais une partie, à boire tel quel ou à mettre dans vos céréales ou dans votre café. L'autre partie du liquide servira pour le tofu:
* Faire chauffer le lait à environ 85° et ajouter le Nigari puis couper immédiatement le feu
Vous obtenez alorsune partie liquide qui n'est pas bonne pour la consommation, mais un bon dégraissant pour laver la vaisselle, et une partie coagulée qui est le tofu. Placer alors cette partie dans un récipient carré avec des trous et une gaze, puis placer le tofu filtré dedans. Placer dessus un poids pour presser et faire sortir le peu de jus qui reste. Vous aurez dans la demi-heure un sublime tofu!

* Et dans l'histoire, il vous reste une partie plus ou moins solide qui est restée dans la gaze du début. Avec cela, vous ferez de merveilleux burgers végétariens, en le mélangeant à des légumes rapés, un peu de farine et un peu d'huile!
Bon appétit!

Jour 15 - Déplacer des pierres

Oui aujourd'hui j'ai participé à la construction du grand mur qui permet de retenir le terrain d'un niveau à l'autre.
Il s'agit de monter des pierres les unes sur les autres. Mais premièrement, il y a une technique, qui permet d'assurer la longévité dur mur et de répartir au mieux la pression exercée par le poids du terrain, mais en plus, ce ne sont pas de petites pierres, mais des blocs qui parfois pèsent 100kg. Il faut donc les faire rouler et les déplacer. Un travail d'équipe hors normes!
Le cours qui a suivi a présenté plus en profondeur le cycle de l'eau, et la pisciculture. Comment créer des zones d'eau et profiter du cycle naturel des mileux aquatiques.

lundi 21 septembre 2009

Jour 14 - Aujourd'hui à Reus

Et me voilà à Reus pour quelques petits achats et mon moment d'internet... Un passage en ville pour me souvenir à quoi ça ressemble... Et l'occasion de vous envoyer des bises pleines d'air pur!

Jour 13 - Ménage et réunion de groupe

Ce matin, après le grand ménage, tout le groupe s'est réuni dans la maison principale pour des danses en ronde. On a bien rit, ça nous a redonné le sourire à tous et nous a reboosté en énergie positive. L'heure qui a suivi était dédiée à relever les points positifs et les points négatifs de la semaine. Ce qui est principalement ressorti est la présence de puces dans la maison, qui nous piquent et nous empèchent de dormir, et un poitn sur l'alimentation à la fois trop copieuse, mais pas assez diversifiée à notre goût.
Inès nous a rappelé que cette formation est avant tout un apprentissage sur le tas, une expérience, et que le but est de voir comment on peut être auto-suffisant. Evidemment, cela implique que nous changions notre façon de penser, nos besoins de confort et notre vision de "citadins"... Un travail qui demande bien des efforts je m'en rends bien compte.
C'est également l'opportunité de vivre en pseudo-communauté, pour comprendre comment on se comporte en groupe, et pour en apprendre un peu plus sur nous-mêmes.
Après tout ça, quelques uns d'entre nous sommes allés nous promener le long du chemin de randonnée , nous avons mangé quelques figues et des noix trouvées en chemin et nous sommes allés voir une jolie petite cascade d'eau pure, dans laquelle j'ai fini pas sauter!

Jours 11 & 12 – Jours de Cuisine & Cycle de l'eau

Cette nuit, nous avons eu droit à un gros orage à la fois superbe de par ses éclairs de toutes les couleurs, mais surtout très impressionnant par la force du vent et de la pluie. A tel point qu'une heure après nous être mis bien au chaud dans notre lit, nous avons commencé à sentir des gouttes d'eau tomber sur nous. Branle-bas de combat, tout le monde debout! Nous avons déplacé les lits et mis des casseroles sous les fuites. Après avoir bien rit, nous avons finalement pas trop mal dormi.
Vendredi matin il m'a fallu me lever tôt. Pendant que le reste du groupe réparaît le toît végétal, découvraient la cause des fuites (des rats qui ont mangé une partie de l'isolation imperméable) et démontait entièrement le toît pour le réparer, je commençais ma journée intense de cuisine. Préparation du petit déjeuner pour les huit habitants de la casita, tournée des potagers pour récolter les légumes mûrs, préparation du déjeuner pour 13 et le dîner pour 1 personnes. Et même programme pour la journée du samedi, avec l'aide d'Inès et de Fatima.
J'ai appris quelques délicieuses recettes (végétariennes) très rapides, très simples et délicieuses (chapatis, tarte aux framboises, pain, bizcocho, Sauce Béchamel sans lait..).
L'après-midi nous avons eu un cours particulièrement intéressant sur le cycle de l'eau, observé les dégâts causés par les fortes pluies de la nuit (en particulier dans notre superbe potager), et sur la nécessité d'avoir une végétation importante et en particulier des arbres pour retenir l'eau. J'ai également pu avancer dans mes recherches sur les éco-villages et communautés intentionnelles.

Jour 10 – La guerre aux fourmis!

Moi qui adore les fourmis, voir leur énergie, cette coordination incroyable et ce travail qu'elles effectuent inéluctablement, sans jamais s'arrêter ni se poser de questions... Et bien aujourd'hui j'ai dû apprendre à les chasser. C'est-à-dire qu'en temps normal, les fourmis et nous pouvons vivre plus ou moins en paix. Mais quand on vient de semer des graines de légumes-racines, c'est la guerre ouverte. Elles peuvent repérer de loin ces graines dont elles raffolent, qui sentent le miel et qui sont surtout de très bonnes réserves pour l'hiver. Dès qu'elles en trouvent une, puis 2, elles trouvent toute la file, et c'est parti pour nous voler tout notre travail.
Arroser, enflammer, démonter les fourmilières, distribuer des poignées de riz, c'est ce qu'il faut faire toutes les 4 heures environ pour occuper les fourmis à autre chose qu'à nous piquer nos graines. Car oui, quand il s'agit de nourriture, même les êtres humaines les plus évolués et les plus spirituels doivent se battre avec les êtres vivants avec lesquels ils sont en compétition.
J'ai eu du mal à accepter de tuer des fourmis, mais j'ai bien dû me rendre à l'évidence que dans ce cas précis, c'est elles ou nous!

A côté de la surveillance des semences, j'ai travaillé ce matin au potager de fraises. Il a fallu enlever les mauvaises herbes et replanter les repousses de fraisiers aux endroits adéquats. J'ai appris à cette occasion que les fraisiers sont très susceptibles et que, bien que planter un fraisier semble une chose extrêmement facile, il faut faire très attention à ne surtout pas recouvrir de terre leur base. Tout au plus, mettre le bout des racines dans la terre, en déposant simplement le plant et en le faisant tenir debout à l'aide d'un caillou.

L'après-midi s'est déroulée dans les petites plantations de céréales faites suivant les principes de Fukuoka, le pionnier de la Permaculture.
Richard nous a expliqué les bienfaits de la couverture végétale du sol et la plantation alternée des céréales. Pour tous ceux qui ont un jardin, ou un petit bout de jardin, ou même un petit balcon, je vous rappelle donc que l'idéal est de ne jamais laisser la terre nue, mais bien de la couvrir, que ce soit avec de la paille, du papier journal ou des engrais verts (pantes coupées sur place). Cela évite en effet que la terre ne soit déssechée et abïmée par le soleil, qu'elle perde ses nutriments, que ses micro et macro-organismes ne meurent, et en cas fortes pluies, cela évite également l'érrosion. Dans pas mal de cas, cela permet aussi de réduire énormément la quantité d'herbes parasites autour de vos plantations.

Jour 9 – Semences de carottes et de radis

Ca y est, on dirait que l'été vient subitement de se terminer. Il a fait un de ces froids ce matin, nous avions les mains gelées et le nez humide!
Avec David, nous avons planté des graines de carottes et de radis dans le nouveau potager qu'Esther et moi avions préparé la semaine dernière. Les graines de carottes avaient été mélangées au préalable (3 jours plus tôt) à une bonne quantité de sable et à de l'eau. Cela a permis la préparation des graines, qui vont ainsi germer plus vite en terre et rapidement être à l'abris des fourmis qui adorent les dérober.

Nous avons donc commencé par tracer des lignes dans la terre, d'environ 1 à 2 cm de profondeur, et à 15cm les unes des autres, toutes parallèles sur les 4,5m de longueur. Puis, à l'aide d'une grande feuille de papier pliée en 2, nous avons semé le mélange graines+sable. Enfin, nous avons délicatement déposé des graines de radis tous les 1,5cm , refermé la terre par dessus et appuyé légèrement pour que les graines soient bien en contact avec la terre.
L'idée est d'utiliser le potager pour plusieurs usages. Le radis pousse en quelques jours tandis qu'il faut à la carotte beaucoup plus de temps pour sortir. En attendant les carottes donc, nous mangerons des radis!
J'ai hâte de voir toutes ces petites tiges sortir de la terre!

Pendant ce temps, Marco, qui travaille ici depuis 4 mois, a commencé à préparer le nouveau compost: une première couche au sol de grosses branches pour que puisse entrer l'air par en dessous, un couche de paille, un bon arrosage, puis une couche de crottes de chèvres, quelques poignées de poudre de roche basaltique (pour équilibrer le PH du compost) et un bon arrosage. Puis on recommence, paille,eau, crottes + poudre de roche, eau, etc...

Jour 8 – Semences dans la nurserie et grosse pluie

Ce matin, nous avons planté, avec David, de nouvelles graines dans la petite nurserie. Il s'agit en fait d'un grand bac en bois peu profond rempli de terre très fine et assez riche. C'est là que nous plantons les graines qui deviendront en quelques semaines, des petits plants que nous transplanterons ensuite dans l'un des potagers. Nous n'avons pas manqué de faire un petit plan de nos plantations sur papier au cas où les étiquettes plantées en terre deviennent illisibles. Nous avons principalement planté des chicorées. Il y en a un tas d'espèces différentes, et il paraît qu'elles ont des propriétés drainantes du foie. L'autre avantage, c'est qu'elles sont assez résistantes pour pousser aussi en hiver.

Ensuite, pour la première fois, il s'est mis à pleuvoir pas mal et nous avons donc profité d'une pause forcée pour parler un peu du potager.
Le cours de l'après-midi était consacré à la terre, ses différentes composantes, les différentes textures qui existent, les terres faciles à manipuler et les plus difficiles, les cycles biologiques qui s'y déroulent. Nous étions tous tellement absorbés par l'exposé de Richard, que nous avons un peu débordé sur l'horaire.
Le soir nous avons mangé une délicieuse quiche aux légumes avec une salade de chicorée et de betteraves, quelques pommes de terre avec une succulente sauce à l'ail d'inspiration mexicaine (« mojo »).

lundi 14 septembre 2009

Avant de reprendre les cours...


Nous aurons sans doute encore droit ce soir à un splendide coucher de soleil...

Bonne semaine à tous!

Jour 7 - Et nous voici lundi, jour de repos!

Les jours défilent à une telle vitesse, j'ai peine à y croire. Déjà une semaine et il nous reste encore tellement à apprendre.
Une petite sortie en ville pour me connecter à Internet et me rappeler ce que c'est que la vie citadine. Et bien après une semaine dans les montagnes, je peux vous dire, que ça fait déjà bizarre! J'ai l'impression d'être complètement au ralenti...

Tarragone, et en particulier la partie ancienne est absolument charmante. Des jolies petites ruelles étroites, de vielles pierres, une magnifique cathédrale, ça vaut le détour.
Ensuite j'ai rejoint le rest edu groupe pour une petite séance de plage. La mer est évidemment chaude, et transparente, et il fait 28°C dehors... Un air de vacances souffle ici...
Allez, je file, demain matin debout tôt pour reprendre les cours à 8hoo!

Jour six – Jour de ménage et premier repos

Le dimanche est le jour du grand ménage hebdomadaire. Les deux premières heures sont consacrées au ménage de notre petite maison, et les 2 heures suivantes à ce qu'on pourrait appeler notre « ménage intérieur »: Une réunion de groupe où chacun peu donner ses impressions, ses difficultés dans le groupe, dans le travail ou avec d'autres personnes. C'est un moment où on peut ensemble chercher des solutions à des problèmes s'il y en a.
L'après-midi est libre, chacun fait ce qu'il veut. Une rando, un tour à la rivière, des siestes, une visite du village. En ce qui me concerne, j'en ai profité pour faire ma lessive (à la main, bien sûr), faire une bonne sieste et préparer une pâte à crêpes. Je me suis ensuite offert le grand plaisir de donner un cours de crêpes au groupe. Et après, un gros dodo!

Un repos bien mérité! Pour quelqu'un qui a travaillé si longtemps dans un bureau, et aussi peu utilisé ses muscles pour se déplacer ou faire quoique ce soit, je peux vous dire que rien que les allers-retours d'une maison à l'autre sur un terrain tellement pentu, c'est un effort quotidien.
Manier les outils, porter les seaux de cailloux, charger les brouettes de terre, ratisser, récolter... ça remplace largement et beaucoup plus utilement les salles de gym!
J'ai été fatiguée toute la semaine. Dès qu'il y avait une pause, je faisais une sieste. Heureusement qu'ici la sieste fait partie des choses « qui se font »!
Il est clair que vivre comme nous vivons ici demande des efforts que nous ne sommes plus habitués à faire, mais la liberté et la survie n'ont pas de prix. Et je préfère de loin avoir des courbatures parce que j'ai planté, semé et récolté, que pour être restée trop longtemps assise.
Bien sûr, c'est comme tout changement, ça demande un temps d'adaptation et une bonne dose de courage. Mais je suis profondément convaincue que ça en vaut vraiment la peine!

Jour Cinq – Le potager

Aujour'd'hui c'est samedi, mais pour nous c'est un jour de semaine comme les autres.
Ce matin, nous avons constitué de nouveaux groupes de travail: les cuisiniers, comme toujours, ceux qui construisent un mur (le terrain étant fortement en pente, il est exploité sous forme de terrasses séparées par de très gros murs qui retiennent la terre et la végétation d'un niveau à l'autre), la bio-construction et le potager que j'ai choisi, avec Esther (qui vient de Suisse) pour les prochains jours. Nous avons donc commencé par préparer 2 espaces de potager, deux langues de terre d'environ 1m20 sur 4-5m, séparées par 50cm de petit chemin plus profond.
Nous avons ensuite enlevé les Oxalys, petites plantes très envahissantes, puis avons aplani le terrain, enlevé les cailloux, mis le tout bien à niveau. Ensuite, nous avons recouvert les 2 petites parcelles de bon compost plein de vers de terre que nous avons mélangé avec la couche supérieure de la terre. Cela fait, nous avons libéré la petite nurserie, en allant transplanter les bébé-plants de choux et de chicorées dans un autre potager.
Richard nous a ensuite tous rassemblés et raconté quelques petites histoires afin de nous rappeler et d'illustrer l'importance de l'observation dans la Permaculture. Savoir observer est la base de tout, parce qu'en observant, de façon vraiment objective, on trouve les réponses à quasiment toutes les questions qui se posent en matière d'exploitation d'un terrain.
Nous avons donc fait un exercice d'observation dans l'une des parties du terrain où se trouvent des arbres fruitiers à l'abadon et pas mal de buissons de toutes sortes, des herbes sauvages, grimpantes, de la paille, des feuilles mortes. C'est le terrain qui va nous servir de cobaye pour notre premier exercice de design en Permaculture.
L'après-midi, nous avons approfondi quelques thèmes de la permaculture, principalement le thème de la pollution et des déchets, et avons comparé à titre d'exemple, l'élevage des poules et la production des oeufs, dans le système industriel à grande échelle (élevage en batteries) et dans le système permaculture.



Ensuite, ous avons appris comment préparer les graines de carottes pour les semer au mieux et surtout éviter que les fourmis ne les volent, puisque c'est le plus gros problème ici pour ce genre de légumes.
Inès nous a appris ce qu'est l'amaranthe, comment elle se cultive, comment elle se cuisine et ses propriétés (protéines très facilement assimilées par le corps). Nous avons pu goûter aux graines d'amaranthe grillées, qui sont comme des mini pop-corns, délicieux!

Jour Quatre – La cueillette des crottes

Beaucoup d'entre vous riront certainement en lisant cet article, mais ce matin, la moitié du groupe est allé ramasser des crottes de chèvres! Il paraît qu'elles font un compost merveilleux. Et en plus, c'est gratuit!

Il faut dire que le sujet des déjections, qu'elles soient animales ou humaines est souvent abordé en Permaculture. Au début, on rit, on est un peu gênés, mais quand on y réfléchit, c'est un thème que nous devrions tous aborder de façon plus claire et plus directe. Parce que premièrement, nous sommes responsables de ce que nous laissons derrière nous, et que tant que faire se peut, autant faire les choses en polluant le moins possible, et que deuxièmement, les déjections font elles aussi partie du cycle naturel et, comme chaque chose dans la nature, ont leur utilité.

Après quelques brasses dans mon bassin préféré et un succulent repas, nous avons choisis nos sujets d'exposés dans la petite bibliothèque de la salle de cours. J'ai choisi les éco-hameaux, ou communautés volontaires. Un bon sujet de travail pour moi qui continue à me demander si je suis réellement capable de vivre en « communauté », et si c'est LA forme de vie qui nous sauvera tous, comme certains le prétendent ou bien un mode de vie parmi d'autres. A suivre...

Jour Trois – Cultiver son potager

Comme dans tout travail, il y a des choses moins agréables que d'autres. Mais comme dans à peu près tout dans la vie, il y a moyen de mettre de la bonne humeur à ce que l'on fait.
Ce matin donc, Manolo et moi avions pour mission de transformer un tas de terre dure et pleine de pierres et de paille en 3 tas (pierres, paille et terre). A cette fin, il nous a fallu tamiser pour récupérer une terre plus fine et libérée de ses plus grosses pierres.
Ensuite il nous a fallu transporter le tout 2 niveaux plus haut. Autant vous dire que vue la pente du terrain, c'était un travail d'Hercule. Mais avec un peu de jugeotte nous avons réussi finalement à trouver des astuces pour nous alléger la tâche.

Je me suis ensuite jetée dans le bassin d'eau de source à environ 15°C pour me rafraîchir, un vrai bonheur! Les espagnols ont beaucoup envié mon sang Breton, parce qu'ils auraient aimé pouvoir en faire autant...

L'après-midi, avec Inès, nous avons fini d'aborder les 3 techiques de base du design en Permacture (les zones, les secteurs, les modèles naturels), fait un jeu de groupe sur les différents concepts que nous avions appris, et ensuite analysé notre comportement de groupe et individuel pendant le jeu.
Inès a ensuite abordé le thème de la communication en groupe, et de l'écoute de l'autre. Thème que nous avons consolidé par une petite séance de "5-5", c'est-à dire que je parle 5 minutes et que l'autre parle 5 minutes sans qu'on se coupe la parole. Celui qui écoute doit vraiment écouter, de manière ouverte et présente à l'autre. Apprendre ou réapprendre à écouter vraiment, sans juger, sans rebondir, sans se confronter, sans se comparer. Un exercice à laisser entre toutes les mains!

Jour Deux – Cuisiner en Permaculture


Chaque jour 2 personnes sont en charge de faire la cuisine. Afin que les petites astuces se transmettent d'un jour à l'autre, (où se trouvent les choses, comment gagner du temps, comment utiliser le matériel), l'un des deux reste le jour suivant avec un novice. Ce novice deviendra le « chef d'un jour » le lendemain et ainsi de suite. Un système qui semble avoir pas mal d'avantages.
En tout état de cause, aujourd'hui j'ai cuisiné avec Jose-Miguel. Comme c'était le premier jour, Inès a passé la matinée avec nous pour nous expliquer un peu les choses.

Oui, parce qu'ici, tout ne se passe pas exactement comme à l'habitude...

Utiliser les choses un maximum de fois avant de les jeter (allumettes), les recycler si possible (eau), aller chercher les produits du jardin, cuisiner au four solaire ou bien à la « caisse chaude », garder les déchets organiques pour les poules, aller chercher l'eau à la source, fabriquer du yaourt.
Comme la cuisine solaire ne peut être efficace que pendant les heures vraiment ensoleillées, il faut faire cuire tous les aliments entre 12h et 18h, ce compris les aliments pour le dîner.
En bref, cuisiner en permaculture (surtout pour 13 personnes) nous a demandé un peu plus d'efforts et d'organisation que d'habitude. Non pas que cela demande plus de travail, mais cela nous obligeà fonctionner différemment.
Les idées clé: consommer le minimum d'énergie et être créatif pour manger ce que la nature nous offfre chaque jour, réapprendre à anticiper les choses, et ne rien gâcher.

L'après-midi, Richard nous a présenté les différents points-clé de la Permaculture: Diversité, Succession naturelle, chaque élément doit avoir au moins 2 fonctions, chaque fonction doit être assurée par au moins 2 éléments, tirer avantages des zones tampon, les cycles énergétiques, l'emplacement relatif, l'attitude et les ressources naturelles. Tout un programme, mais qui au final me semble très logique.

Jour Un – Initiation à la Permaculture

Ce matin, nous avons fait la visite guidée de la propriété. Richard nous a montré où se trouvent les différents potagers, le compost, le poulailler, la douche solaire, la petite maison en bio-construction (structure en roseaux recouverts d'un mélange à l'argile).
Chemin faisant, nous avons également bénéficié d'explications intéressantes et surtout d'un regard nouveau sur les choses. La nature regorge de messages incroyables si l'on sait observer intelligemment. La nature est en action permanente pour que continue le mouvement de vie indéfiniment. Certaines plantes se sacrifient en quelques sortes pour que d'autres vivent, en nourrissant la terre de leur matière en décomposition. Tout est un cycle et tout est étroitement interconnecté.


L'après-midi, Richard nous a fait une présentation générale et donné une définition de la Permaculture, et présenté l'étique théorique de ce nouveau « mode de vie ».
Inès nous a ensuite présenté un outil très intéressant qui permet, au lieu de fonctionner de façon linéaire, de synthétiser une idée et les différents aspects qui lui sont liées, de manière simple et très didactique.

Enfin, après un délicieux dîner préparé pas Inès, pois-chiches, purée de courgettes, salade de chou et rizotto aux légumes, nous avons visionné un court reportage sur la première ferme de Bill Mollison, l'un des (sinon LE) fondateurs de la Permaculture en Australie. De quoi voir à quoi ressemble un lieu géré en Permaculture après 30 années de vie.

* Permaculture: Le terme vient originellement de « Permanent Agriculture » et signifie aujourd'hui « Permanent Culture ».
Le courant de la Permaculture est passé d'un mode d'agriculture biologique avec le respect des cycles naturels, à une culture, un mode de vie. La Permaculture est une philosphie de vie dans laquelle l'homme réintègre une place d'être naturel faisant partie d'un cycle naturel
* L'étique de la Permaculture: Prendre soin de la Terre, prendre soin des gens et créer l'abondance pour tous.

Jour Zéro - Le calme des montagnes


Me voici bien arrivée à l'Institut de Permaculture de Montsant, à 200m du petit vilage d'Arboli, perché en haut des montagnes. Il fait un calme délicieux et la vue est splendide. Il paraît même que d'ici on voit jusqu'en Andorre.
La propriété de Richard et Inès a une superficie d'environ 2 hectares, tout en pente.
Malgré le fait que cette région ne reçoive pas souvent de pluie, le paysage est très vert et les plantations ici semblent productives. Il fait très chaud la journée, mais la nuit est fraîche, juste ce qu'il faut.
Nous, les stagiaires (nous sommes 8), logeons dans une mignonne petite maison écologique, aux murs de paille. La cuisine se fait dans des fours solaires à l'extérieur. Les toilettes sèche sont adossées à la maison et fontionnent avec un système expérimental de vermicompost (Nous aurons davantage d'informations à ce sujet plus tard).
Sur le côté de la maison, une source d'eau pure, fraîche et vivante qui vient directement du sol. On la boit directement, sans filtration, et elle est excellente!
Il y a un bassin qui récupère les surplus d'eau, dans lequel on peut se laver, se baigner ou se rafraîchir.

Ce soir Richard et Ines nous ont invité à dîner dans leur grande maison passive, avec presque uniquement des légumes et des fruits du jardin. Un vrai régal!
Après manger, nous avons fait un tour de table. Chacun a expliqué un peu son parcours et le pourquoi de sa présence à cette formation en permaculture.
Certains cherchent une nouvelle voie, un nouveau chemin de vie parce que la leur ne leur convient plus. D'autres veulent un réel retour à la nature, ne supportant plus la vie en ville. Chacun a son propre parcours et sa propre histoire, mais d'une manière générale, nous avons tous une volonté commune, celle de réapprendre comment vivre de manière plus autonome et en harmonie avec notre environnement naturel.

vendredi 4 septembre 2009

Que savez-vous encore faire pour vous?

La génération pas si ancienne de nos grands-parents avait encore ce bon-sens et cet héritage traditionnel de connaissances pratiques ((se nourir, construire son habitat, faire son pain, s'habiller, élever quelques petits animaux, fabriquer des ustensiles de travail, réutiliser, recycler, etc.), que nos parents, nous-mêmes, nos petits-frères et nos enfants ont totalement oublié.

Non pas que la mémoire nous manque...

Simplement que le monde moderne, nos sociétés occidentales, les pays que l'on dit "développés" ont tellement inové, inventé, automatisé, industrialisé, standardisé, "massifié", que nous n'avons plus ni le temps, ni l'envie, ni, en réalité, la nécessité d'apprendre toutes ces choses.
Il nous suffit aujourd'hui de travailler, de gagner de l'argent, d'aller au supermarché acheter du tout-prêt, de réchauffer au micro-ondes et de manger.
L'ordinateur, l'hypermarché, le promoteur immobilier, l'industrie alimentaire, pharmaceutique, les transports de plus en plus performants, etc. font tout à votre place. Et c'est bien ça le progrès!

Tout est prêt à l'emploi et tellement simple!
Il vous suffit de payer la facture, de passer votre carte de crédit dans la petite machine, ou même de quelques clics pour que vos besoins primaires soient satisfaits et bien davantage d'ailleurs.

Finalement vous donnez votre temps à des personnes contre de l'argent, argent qui vous permet de payer d'autres personnes à faire les choses pour vous.

Reste-t-il encore des choses que vous fassiez par vous-mêmes, pour vous-mêmes?

Tout est dévié, décentré, délocalisé. Nous vivons en dehors de nous-mêmes, et pour que cela fonctionne, nous sommes comme sous perfusion.
Nos besoins vitaux sont TOUS non seulement produits mais carrément détenus par d'autres. Qu'ils soient des multinationales ou des petits commerces, peu importe, le résultat est qu'aujourd'hui, si une grande panne de courant mondiale* arrivait, que le pétrole s'épuisait ou qu'une crise généralisée faisait s'effondrer le système monétaire, la société que nous connaissons fondrait comme neige au soleil.

Combien d'entre nous survivraient?

Moi qui ne crois plus en l'invincibilité du système dans lequel nous vivons, non seulement parce qu'il est trop inégal pour être viable, trop superficiel pour être durable mais aussi trop déconnecté de la logique naturelle pour être acceptable, je veux être parmi les survivants.

Se réapproprier les savoir-faires de base pour retrouver notre liberté et assurer notre survie, c'est dans ce but que j'ai souhaité troquer ma vie citadine bien confortable mais trop précaire et trop dépendante, pour une vie à la campagne plus autonome et plus durable.
Certes le "confort à écran plat" et la "facilité en un seul clic" ne seront peut-être pas au rendez-vous. Mais j'aurai l'assurance de ma survie et de celle de mes enfants, accompagnée de l'intense plaisir de déguster les légumes frais cueillis au petit matin dans mon potager et de voir autour de moi le cycle naturel de la vie qui déploie ses couleurs à l'infini.

Ce n'est pas un dogme, pas une lubie, pas une religion, pas une pensée que je souhaiterais imposer.
C'est un choix de vie, une croyance personnelle, un désir profond.


* Lecture recommandée: "Ravage" de Barjavel

Me voilà en Espagne!

Après une agréable escale dans l'Aveyron, me voici à Alicante pour quelques jours avant de commencer ma formation en Permaculture à Cornudella de Montsant près de Tarragone.
Quelques jours pour me réadapter un peu à la langue et surtout à cette chaleur lourde de fin d'été, à laquelle je ne suis plus habituée depuis que je vis en Belgique.
A suivre...