lundi 14 septembre 2009

Avant de reprendre les cours...


Nous aurons sans doute encore droit ce soir à un splendide coucher de soleil...

Bonne semaine à tous!

Jour 7 - Et nous voici lundi, jour de repos!

Les jours défilent à une telle vitesse, j'ai peine à y croire. Déjà une semaine et il nous reste encore tellement à apprendre.
Une petite sortie en ville pour me connecter à Internet et me rappeler ce que c'est que la vie citadine. Et bien après une semaine dans les montagnes, je peux vous dire, que ça fait déjà bizarre! J'ai l'impression d'être complètement au ralenti...

Tarragone, et en particulier la partie ancienne est absolument charmante. Des jolies petites ruelles étroites, de vielles pierres, une magnifique cathédrale, ça vaut le détour.
Ensuite j'ai rejoint le rest edu groupe pour une petite séance de plage. La mer est évidemment chaude, et transparente, et il fait 28°C dehors... Un air de vacances souffle ici...
Allez, je file, demain matin debout tôt pour reprendre les cours à 8hoo!

Jour six – Jour de ménage et premier repos

Le dimanche est le jour du grand ménage hebdomadaire. Les deux premières heures sont consacrées au ménage de notre petite maison, et les 2 heures suivantes à ce qu'on pourrait appeler notre « ménage intérieur »: Une réunion de groupe où chacun peu donner ses impressions, ses difficultés dans le groupe, dans le travail ou avec d'autres personnes. C'est un moment où on peut ensemble chercher des solutions à des problèmes s'il y en a.
L'après-midi est libre, chacun fait ce qu'il veut. Une rando, un tour à la rivière, des siestes, une visite du village. En ce qui me concerne, j'en ai profité pour faire ma lessive (à la main, bien sûr), faire une bonne sieste et préparer une pâte à crêpes. Je me suis ensuite offert le grand plaisir de donner un cours de crêpes au groupe. Et après, un gros dodo!

Un repos bien mérité! Pour quelqu'un qui a travaillé si longtemps dans un bureau, et aussi peu utilisé ses muscles pour se déplacer ou faire quoique ce soit, je peux vous dire que rien que les allers-retours d'une maison à l'autre sur un terrain tellement pentu, c'est un effort quotidien.
Manier les outils, porter les seaux de cailloux, charger les brouettes de terre, ratisser, récolter... ça remplace largement et beaucoup plus utilement les salles de gym!
J'ai été fatiguée toute la semaine. Dès qu'il y avait une pause, je faisais une sieste. Heureusement qu'ici la sieste fait partie des choses « qui se font »!
Il est clair que vivre comme nous vivons ici demande des efforts que nous ne sommes plus habitués à faire, mais la liberté et la survie n'ont pas de prix. Et je préfère de loin avoir des courbatures parce que j'ai planté, semé et récolté, que pour être restée trop longtemps assise.
Bien sûr, c'est comme tout changement, ça demande un temps d'adaptation et une bonne dose de courage. Mais je suis profondément convaincue que ça en vaut vraiment la peine!

Jour Cinq – Le potager

Aujour'd'hui c'est samedi, mais pour nous c'est un jour de semaine comme les autres.
Ce matin, nous avons constitué de nouveaux groupes de travail: les cuisiniers, comme toujours, ceux qui construisent un mur (le terrain étant fortement en pente, il est exploité sous forme de terrasses séparées par de très gros murs qui retiennent la terre et la végétation d'un niveau à l'autre), la bio-construction et le potager que j'ai choisi, avec Esther (qui vient de Suisse) pour les prochains jours. Nous avons donc commencé par préparer 2 espaces de potager, deux langues de terre d'environ 1m20 sur 4-5m, séparées par 50cm de petit chemin plus profond.
Nous avons ensuite enlevé les Oxalys, petites plantes très envahissantes, puis avons aplani le terrain, enlevé les cailloux, mis le tout bien à niveau. Ensuite, nous avons recouvert les 2 petites parcelles de bon compost plein de vers de terre que nous avons mélangé avec la couche supérieure de la terre. Cela fait, nous avons libéré la petite nurserie, en allant transplanter les bébé-plants de choux et de chicorées dans un autre potager.
Richard nous a ensuite tous rassemblés et raconté quelques petites histoires afin de nous rappeler et d'illustrer l'importance de l'observation dans la Permaculture. Savoir observer est la base de tout, parce qu'en observant, de façon vraiment objective, on trouve les réponses à quasiment toutes les questions qui se posent en matière d'exploitation d'un terrain.
Nous avons donc fait un exercice d'observation dans l'une des parties du terrain où se trouvent des arbres fruitiers à l'abadon et pas mal de buissons de toutes sortes, des herbes sauvages, grimpantes, de la paille, des feuilles mortes. C'est le terrain qui va nous servir de cobaye pour notre premier exercice de design en Permaculture.
L'après-midi, nous avons approfondi quelques thèmes de la permaculture, principalement le thème de la pollution et des déchets, et avons comparé à titre d'exemple, l'élevage des poules et la production des oeufs, dans le système industriel à grande échelle (élevage en batteries) et dans le système permaculture.



Ensuite, ous avons appris comment préparer les graines de carottes pour les semer au mieux et surtout éviter que les fourmis ne les volent, puisque c'est le plus gros problème ici pour ce genre de légumes.
Inès nous a appris ce qu'est l'amaranthe, comment elle se cultive, comment elle se cuisine et ses propriétés (protéines très facilement assimilées par le corps). Nous avons pu goûter aux graines d'amaranthe grillées, qui sont comme des mini pop-corns, délicieux!

Jour Quatre – La cueillette des crottes

Beaucoup d'entre vous riront certainement en lisant cet article, mais ce matin, la moitié du groupe est allé ramasser des crottes de chèvres! Il paraît qu'elles font un compost merveilleux. Et en plus, c'est gratuit!

Il faut dire que le sujet des déjections, qu'elles soient animales ou humaines est souvent abordé en Permaculture. Au début, on rit, on est un peu gênés, mais quand on y réfléchit, c'est un thème que nous devrions tous aborder de façon plus claire et plus directe. Parce que premièrement, nous sommes responsables de ce que nous laissons derrière nous, et que tant que faire se peut, autant faire les choses en polluant le moins possible, et que deuxièmement, les déjections font elles aussi partie du cycle naturel et, comme chaque chose dans la nature, ont leur utilité.

Après quelques brasses dans mon bassin préféré et un succulent repas, nous avons choisis nos sujets d'exposés dans la petite bibliothèque de la salle de cours. J'ai choisi les éco-hameaux, ou communautés volontaires. Un bon sujet de travail pour moi qui continue à me demander si je suis réellement capable de vivre en « communauté », et si c'est LA forme de vie qui nous sauvera tous, comme certains le prétendent ou bien un mode de vie parmi d'autres. A suivre...

Jour Trois – Cultiver son potager

Comme dans tout travail, il y a des choses moins agréables que d'autres. Mais comme dans à peu près tout dans la vie, il y a moyen de mettre de la bonne humeur à ce que l'on fait.
Ce matin donc, Manolo et moi avions pour mission de transformer un tas de terre dure et pleine de pierres et de paille en 3 tas (pierres, paille et terre). A cette fin, il nous a fallu tamiser pour récupérer une terre plus fine et libérée de ses plus grosses pierres.
Ensuite il nous a fallu transporter le tout 2 niveaux plus haut. Autant vous dire que vue la pente du terrain, c'était un travail d'Hercule. Mais avec un peu de jugeotte nous avons réussi finalement à trouver des astuces pour nous alléger la tâche.

Je me suis ensuite jetée dans le bassin d'eau de source à environ 15°C pour me rafraîchir, un vrai bonheur! Les espagnols ont beaucoup envié mon sang Breton, parce qu'ils auraient aimé pouvoir en faire autant...

L'après-midi, avec Inès, nous avons fini d'aborder les 3 techiques de base du design en Permacture (les zones, les secteurs, les modèles naturels), fait un jeu de groupe sur les différents concepts que nous avions appris, et ensuite analysé notre comportement de groupe et individuel pendant le jeu.
Inès a ensuite abordé le thème de la communication en groupe, et de l'écoute de l'autre. Thème que nous avons consolidé par une petite séance de "5-5", c'est-à dire que je parle 5 minutes et que l'autre parle 5 minutes sans qu'on se coupe la parole. Celui qui écoute doit vraiment écouter, de manière ouverte et présente à l'autre. Apprendre ou réapprendre à écouter vraiment, sans juger, sans rebondir, sans se confronter, sans se comparer. Un exercice à laisser entre toutes les mains!

Jour Deux – Cuisiner en Permaculture


Chaque jour 2 personnes sont en charge de faire la cuisine. Afin que les petites astuces se transmettent d'un jour à l'autre, (où se trouvent les choses, comment gagner du temps, comment utiliser le matériel), l'un des deux reste le jour suivant avec un novice. Ce novice deviendra le « chef d'un jour » le lendemain et ainsi de suite. Un système qui semble avoir pas mal d'avantages.
En tout état de cause, aujourd'hui j'ai cuisiné avec Jose-Miguel. Comme c'était le premier jour, Inès a passé la matinée avec nous pour nous expliquer un peu les choses.

Oui, parce qu'ici, tout ne se passe pas exactement comme à l'habitude...

Utiliser les choses un maximum de fois avant de les jeter (allumettes), les recycler si possible (eau), aller chercher les produits du jardin, cuisiner au four solaire ou bien à la « caisse chaude », garder les déchets organiques pour les poules, aller chercher l'eau à la source, fabriquer du yaourt.
Comme la cuisine solaire ne peut être efficace que pendant les heures vraiment ensoleillées, il faut faire cuire tous les aliments entre 12h et 18h, ce compris les aliments pour le dîner.
En bref, cuisiner en permaculture (surtout pour 13 personnes) nous a demandé un peu plus d'efforts et d'organisation que d'habitude. Non pas que cela demande plus de travail, mais cela nous obligeà fonctionner différemment.
Les idées clé: consommer le minimum d'énergie et être créatif pour manger ce que la nature nous offfre chaque jour, réapprendre à anticiper les choses, et ne rien gâcher.

L'après-midi, Richard nous a présenté les différents points-clé de la Permaculture: Diversité, Succession naturelle, chaque élément doit avoir au moins 2 fonctions, chaque fonction doit être assurée par au moins 2 éléments, tirer avantages des zones tampon, les cycles énergétiques, l'emplacement relatif, l'attitude et les ressources naturelles. Tout un programme, mais qui au final me semble très logique.

Jour Un – Initiation à la Permaculture

Ce matin, nous avons fait la visite guidée de la propriété. Richard nous a montré où se trouvent les différents potagers, le compost, le poulailler, la douche solaire, la petite maison en bio-construction (structure en roseaux recouverts d'un mélange à l'argile).
Chemin faisant, nous avons également bénéficié d'explications intéressantes et surtout d'un regard nouveau sur les choses. La nature regorge de messages incroyables si l'on sait observer intelligemment. La nature est en action permanente pour que continue le mouvement de vie indéfiniment. Certaines plantes se sacrifient en quelques sortes pour que d'autres vivent, en nourrissant la terre de leur matière en décomposition. Tout est un cycle et tout est étroitement interconnecté.


L'après-midi, Richard nous a fait une présentation générale et donné une définition de la Permaculture, et présenté l'étique théorique de ce nouveau « mode de vie ».
Inès nous a ensuite présenté un outil très intéressant qui permet, au lieu de fonctionner de façon linéaire, de synthétiser une idée et les différents aspects qui lui sont liées, de manière simple et très didactique.

Enfin, après un délicieux dîner préparé pas Inès, pois-chiches, purée de courgettes, salade de chou et rizotto aux légumes, nous avons visionné un court reportage sur la première ferme de Bill Mollison, l'un des (sinon LE) fondateurs de la Permaculture en Australie. De quoi voir à quoi ressemble un lieu géré en Permaculture après 30 années de vie.

* Permaculture: Le terme vient originellement de « Permanent Agriculture » et signifie aujourd'hui « Permanent Culture ».
Le courant de la Permaculture est passé d'un mode d'agriculture biologique avec le respect des cycles naturels, à une culture, un mode de vie. La Permaculture est une philosphie de vie dans laquelle l'homme réintègre une place d'être naturel faisant partie d'un cycle naturel
* L'étique de la Permaculture: Prendre soin de la Terre, prendre soin des gens et créer l'abondance pour tous.

Jour Zéro - Le calme des montagnes


Me voici bien arrivée à l'Institut de Permaculture de Montsant, à 200m du petit vilage d'Arboli, perché en haut des montagnes. Il fait un calme délicieux et la vue est splendide. Il paraît même que d'ici on voit jusqu'en Andorre.
La propriété de Richard et Inès a une superficie d'environ 2 hectares, tout en pente.
Malgré le fait que cette région ne reçoive pas souvent de pluie, le paysage est très vert et les plantations ici semblent productives. Il fait très chaud la journée, mais la nuit est fraîche, juste ce qu'il faut.
Nous, les stagiaires (nous sommes 8), logeons dans une mignonne petite maison écologique, aux murs de paille. La cuisine se fait dans des fours solaires à l'extérieur. Les toilettes sèche sont adossées à la maison et fontionnent avec un système expérimental de vermicompost (Nous aurons davantage d'informations à ce sujet plus tard).
Sur le côté de la maison, une source d'eau pure, fraîche et vivante qui vient directement du sol. On la boit directement, sans filtration, et elle est excellente!
Il y a un bassin qui récupère les surplus d'eau, dans lequel on peut se laver, se baigner ou se rafraîchir.

Ce soir Richard et Ines nous ont invité à dîner dans leur grande maison passive, avec presque uniquement des légumes et des fruits du jardin. Un vrai régal!
Après manger, nous avons fait un tour de table. Chacun a expliqué un peu son parcours et le pourquoi de sa présence à cette formation en permaculture.
Certains cherchent une nouvelle voie, un nouveau chemin de vie parce que la leur ne leur convient plus. D'autres veulent un réel retour à la nature, ne supportant plus la vie en ville. Chacun a son propre parcours et sa propre histoire, mais d'une manière générale, nous avons tous une volonté commune, celle de réapprendre comment vivre de manière plus autonome et en harmonie avec notre environnement naturel.